Impact du changement climatique sur la santé oculaire

L’impact du changement climatique sur la santé oculaire est une préoccupation croissante qui nécessite une attention immédiate. Le changement climatique entrave l’acheminement et la distribution de masse des médicaments et fragilise l’état des infrastructures et services de soins ophtalmologiques.

 

Comment le changement climatique impacte l’aide pharmaceutique ?

Les discussions mondiales sur la crise climatique mettent souvent l’accent sur les effets visibles des changements climatiques : hausse des températures, phénomènes météorologiques extrêmes et fonte des calottes glaciaires. Cependant, il existe une autre conséquence indirecte des changements climatiques dont on parle moins, mais qui est tout aussi importante : leurs impacts sur la santé humaine, y compris la santé oculaire. 

La crise climatique a des impacts profonds et directs sur la santé oculaire des populations, eut égard à l’exposition accrue aux rayons UV et à l’accélération de la propagation de maladies infectieuses, telles que les maladies tropicales négligées (MTN). Les changements climatiques impactent également de manière considérable notre capacité à apporter aux populations marginalisées une aide pharmaceutique et des soins de santé oculaire complets et de qualité. 

En effet, la distribution de masse de médicaments de prescription ainsi que l’état et l’accessibilité des infrastructures et services de soins oculaires sont lourdement impactés par les effets de la crise climatique. Le travail de l’Organisation pour la prévention de la cécité (OPC) en République Centrafricaine, au Congo, au Sénégal, au Mali, à Madagascar et au Tchad est ainsi menacé, affectant davantage les communautés locales marginalisées. 

 

Les changements climatiques et la santé des populations : point sur la situation mondiale

L’impact généralisé des changements climatiques va bien au-delà de la dégradation de l’environnement et constitue une menace multidimensionnelle pour la santé mondiale. Il compromet les déterminants de la santé – tels que l’air pur, l’eau potable, une alimentation suffisante, un logement sûr – et accroît l’exposition aux risques. Les progrès scientifiques nous permettent progressivement d’attribuer une augmentation de la morbidité et de la mortalité directement aux changements climatiques, ce qui permet de mieux comprendre ses effets sur la santé.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne la gravité de la situation mondiale en révélant que les facteurs de stress climatique augmentent, non seulement le risque de maladies d’origine hydrique et alimentaire, mais aussi exacerbent la propagation des maladies à transmission vectorielle (comme les MTN). Ces défis sont amplifiés dans des régions souffrant déjà d’un manque d’infrastructures sanitaires, n’étant donc pas en mesure de faire face à la situation sans aides et interventions internationales. 

Cette réalité constitue un défi conséquent pour la mission de l’OPC, en particulier dans les pays où nous travaillons, comme la République centrafricaine, le Congo, le Sénégal, le Mali, Madagascar et le Tchad.

 

Naviguer dans ce contexte de crise climatique en faveur de la santé oculaire

Depuis près de 50 ans, l’OPC s’est imposée en tant qu’expert dans l’apport de traitements (distributions de masse de médicaments, dépistages, chirurgies et soins, etc.) au plus près de tous ceux qui en ont besoin. Nous agissons notamment comme un acteur du dernier kilomètre sur le chemin parcourus par les médicaments, depuis les géants pharmaceutiques vers les communautés reculées d’Afrique francophone. Ces médicaments sont une pièce essentielle le puzzle de la lutte contre les MTN, qui provoquent une cécité partielle ou totale et d’autres effets impactant la vie des individus. 

Gérer la logistique du parcours des médicaments pour atteindre les régions reculées et mal desservies n’est déjà pas une mince affaire. Nous sommes en effet confrontés à des défis qui menacent la sécurité du stockage et du transport des médicaments de prescription, dont certains sont liés à la crise climatique. 

Les conditions météorologiques extrêmes, telles que les fortes pluies, les moussons, la hausse des températures ou les incendies de forêt dans des zones où les infrastructures sont limitées, créant davantage d’obstacles à l’acheminement de l’aide pharmaceutique aux populations dans le besoin. 

Toutefois, il ne s’agit là que de la première strate de défis posés par la crise climatique. 

En Afrique occidentale et centrale (comprenant les pays que nous servons), les chocs environnementaux s’ajoutent aux autres crises qui frappent la région et peuvent exacerber les taux déjà élevés de pauvreté et de propagation des maladies (dont les MTN), ainsi que l’instabilité politique liée à la gestion des flux migratoires et à la concurrence locale pour l’accès aux ressources. 

Des recherches de l’OMS indiquent que 3,6 milliards de personnes vivent à ce jour dans des zones très vulnérables aux changements climatiques, zones dans lesquelles les infrastructures fonctionnelles sont souvent à manquer. Dans ces régions, les effets du changement climatique sur la santé, notamment la sous-nutrition, le paludisme et le stress thermique, devraient causer environ 250 000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050. En effet, la malnutrition, due à l’insécurité alimentaire, expose le corps à un risque accru d’infection. L’accentuation de la transmission des maladies met à rude épreuve les systèmes médicaux, y compris l’acheminement de produits pharmaceutiques et soins ophtalmologiques. C’est particulièrement le cas dans les pays dont les infrastructures et systèmes de soins ophtalmologiques sont encore en cours de développement par l’OPC et ses partenaires.

Les régions côtières et insulaires, telles que le Sénégal, Madagascar et le Congo, sont également confrontées à l’érosion massive des terres due à l’augmentation des précipitations et à la montée des marées, ce qui entraîne le déplacement de milliers de personnes. Selon Groundswell Africa : Internal Climate Migration in West African Countries, on estime que jusqu’à 32 millions de personnes, rien qu’en Afrique de l’Ouest, pourraient être contraintes de migrer d’ici 2050 en raison des effets de la crise climatique.

Par ailleurs, la crise climatique jette une ombre sur la stabilité régionale, ses effets se faisant déjà sentir dans des régions comme celle du bassin du lac Tchad. La concurrence pour la gestion des ressources naturelles, telles que l’eau et les terres arables, exacerbe les tensions et conduit une violence localisée, ce qui est alimenté et amplifie la montée de l’extrémisme violent et la crise migratoire dans la région. La crise climatique menace non seulement la stabilité régionale, mais entrave également les efforts des ONG, dont l’OPC, pour fournir des services de santé cruciaux aux populations démunies. 

La situation dans la région du bassin du lac Tchad est un exemple frappant de la manière dont les défis induits par la crise climatique façonnent déjà le paysage de l’aide humanitaire et au développement, en particulier en ce qui a trait à l’accès aux soins oculaires. Alors que la situation continue de se détériorer, ce sont les populations locales dans le besoin et la capacité des ONG comme l’OPC à les atteindre qui sont les plus impactées. 

 

L’essentiel sur le changement climatique

Ce qui n’était qu’un scénario catastrophe est devenu réalité. La vision élargie de l’impact des changements climatiques sur la santé mondiale souligne l’urgence de notre travail et la nécessité d’une réponse globale, transversale et coordonnée. En relevant ces défis de front, en mettant l’accent sur les pratiques durables et le renforcement de la résilience, nous pouvons atténuer les effets de la crise climatique et préserver la santé et le bien-être des communautés les plus vulnérables que nous servons.

L’OPC s’engage à surmonter tous ces obstacles pour garantir le droit à la vue pour tous. Pour cela, nous comptons sur nos partenaires et donateurs pour nous aider à mener à bien notre mission.

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