COVID-19 : Quels rôles pour les ONGs de la santé oculaire ?

Que peuvent faire les ONGs ?

La situation de crise sanitaire créée par la Covid-19 nous incite à une rétrospection nécessaire afin de bien cerner le rôle des organisations de santé oculaire. D’une façon générale, les ONG du secteur de la santé oculaire se doivent d’exprimer leur solidarité et réaffirmer leur engagement à soutenir et à répondre aux besoins exprimés, en période de crise sanitaire aigüe. En particulier, dans un pays donné, le rôle des ONGs change en fonction du déroulé de la pandémie Covid-19 :

  • En toutes circonstances : 
  • Les ONGs doivent s’aligner sur et promouvoir les décisions des autorités nationales, les recommandations générales de l’OMS et celles des sociétés savantes (ex : Française , suisse, et canadienne pour les professionnels de la santé oculaire francophone et ICO pour les ressources internationales).
  • Réaffirmer le rôle fondamental qu’elles doivent jouer en tant que partenaire clé du développement et des situations d’urgence 
  • S’assurer que la santé oculaire dans les situations d’urgence est prise au sérieux et que des scénarii sont préparés pour la reprise des activités, post-pandémie, dans un environnement protégé, pour les patients et les professionnels de la santé oculaire
  • Durant la pandémie : 

 

Dans les pays où elles travaillent, les ONG se doivent de 

    • Bannir les initiatives individuelles et s’inscrire dans l’effort collectif sous le leadership des Ministères de la Santé Publique (MSP)
    • Veiller à s’informer des plans de réponse et directives mis en place par les gouvernements
    • Dès lors que des plans de réponse au Covid-19 sont établis, s’enquérir des besoins non satisfaits afin d’y répondre en évitant la duplication des efforts et en s’inscrivant dans un mouvement de synergie 
    • En cas de soutien fourni, suivre la gestion, la coordination et l’harmonisation des activités conformément aux plans établis
    • Préparer le retour à la « normale » toujours avec l’ensemble des partenaires – MOH, société civile et partenaires financiers 

 

Au niveau de leurs sièges respectifs, les ONGs doivent :

  • Faire pression sur les gouvernements et les organisations internationales travaillant dans le domaine de la santé pour que des fonds soient alloués à la santé oculaire notamment pour la période post-pandémique
  • Insister sur les complémentarités évidentes entre la santé, l’éducation et l’environnement afin que les politiques de développement international drainent plus de fonds vers la santé oculaire
  • A la fin de la pandémie :

Aider les Ministères de la Santé partenaires à reprendre les activités jusque-là à l’arrêt en respectant les mesures barrières en ophtalmologie. Mais aussi, encourager les partenaires à partager expériences et réflexions ; tirer les enseignements de la crise et en assurer la dissémination.

Bien entendu, l’étendue de l’intervention des ONGs dépendra de l’état du système de santé oculaire au moment de la reprise « normal » des activités, notamment en termes de ressources humaines, d’infrastructures et de moyens disponibles.  

Les ONGs du secteur de la santé oculaire peuvent-elles aider à lutter contre la pandémie ?

Les services de santé, y compris ceux de la santé oculaire, sont essentiels pour garantir le droit à la santé pour tous. Le problème qui se pose pendant une pandémie, comme celle qui nous affecte actuellement, est la difficulté à faire co-exister les règlementations concernant la prévention du virus avec la mission principale du système de santé. Mais, en toute honnêteté, il nous faut reconnaitre que la santé oculaire n’est pas la priorité du moment. La priorité est de mettre fin à la pandémie, elle est donc épidémiologique. 

Comment envisager la reprise « normale » des activités ?

Certes, nous allons récupérer des systèmes de santé oculaire qui ne ressembleront pas à ceux que nous avions avant la Covid-19. Mais là encore soyons honnête, l’impact n’est pas dû à la pandémie de Covid-19, non. Il est surtout le résultat des mesures mises en œuvre pour stopper la pandémie. Ainsi, nous aurions eu un vaccin disponible, nous n’aurions pas à discuter de l’impact de la pandémie comme par exemple la baisse globale notable des traitements et chirurgies oculaire.

Il faut insister sur un point qui nous parait important à l’OPC : si un vaccin n’est toujours pas disponible, à aucun moment la sécurité des ressources humaines de santé oculaire, une richesse essentielle des systèmes de santé africains, et qui est le résultat d’un effort de formation considérable, ne devra être compromise.  Les services de santé oculaire se doivent donc de mettre en œuvre les recommandations des sociétés savantes comme les fiches pratiques de SFO-online mais aussi celles d’ICO

Enfin, les ONGs de la santé oculaire doivent prendre en compte, avec leurs partenaires financiers, l’impact de la Covid-19 en incluant les mesures préventives de contamination dans les budgets des activités, tous programmes confondus, santé oculaire ou Maladies Tropicales Négligées (MTN). Ces mesures comprennent la formation et la protection des personnels de santé oculaire, et leur participation à la sensibilisation de la population sur la lutte contre la pandémie.

Que peut-on envisager si les activités doivent reprendre sans qu’un vaccin ait été trouvé ? 

En prenant des mesures courageuses comme la réorganisation des services et la mise en place les mesures barrières en ophtalmologie telles que recommandées par la SFO (ex : fournir masques et gel hydro alcoolique pour personnel et patients, mettre en œuvre la distanciation sociale dans les salles d’attente, assurer la désinfection des équipements entre chaque auscultation, gérer les actes chirurgicaux non urgents, etc.) et ICO. Les mesures barrières concernent aussi les programmes à base communautaires, comme dans le cas de la lutte contre le trachome.

Karim Bengraïne

Paris, le 28 juillet 2020

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