L’Organisation pour la Prévention de la Cécité (OPC) lutte contre les maladies tropicales négligées
En plus de son programme pour les soins oculaires, l’OPC met en œuvre un programme en plusieurs volets pour lutter contre les maladies tropicales négligées (MTN). Ce programme se concentre sur cinq des MTN :
- Le trachome
- L’onchocercose (cécité des rivières)
- La filariose lymphatique (éléphantiasis)
- La schistosomiase (fièvre de l’escargot ou bilharziose)
- Les helminthiases transmises par le sol
OPC se concentre sur ces cinq maladies car elles peuvent être contrôlées par la distribution à grande échelle et par les communautés de médicaments sûrs, dont l’efficacité a été prouvée, à toutes les personnes vivant dans les zones d’endémie où l’OPC a plus de 40 ans d’expérience.
Qu’est-ce que les maladies tropicales négligées ?
Les MTN sont un groupe de maladies transmissibles variées répandues dans les climats tropicaux et subtropicaux. Elles touchent plus d’un milliard de personnes et coûtent des milliards de dollars chaque année aux économies en développement. Les communautés vivant dans la pauvreté, sans assainissement adéquat et en contact étroit avec les vecteurs de l’infection, sont les plus vulnérables aux MTN et sont les plus touchées.
À l’échelle mondiale, 40% du fardeau des maladies tropicales négligées (MTN) se trouve en Afrique. De grands progrès ont été réalisés dans la lutte contre les MTN au cours des dernières années, cependant, sur les 19 pays qui ont été validés comme ayant éliminé l’une des cinq maladies, seuls quatre sont situés sur le continent africain : le Maroc (Trachome, 2016), le Togo (filariose lymphatique, 2017), l’Égypte (filariose lymphatique, 2018) et le Ghana (Trachome, 2018). Pour l’OPC, il faut que cela change.
La réponse de l’OPC contre les maladies tropicales négligées
L’approche de l’OPC consiste à aider les pays à cartographier la maladie, à acquérir et à consolider des dons de médicaments contre les maladies tropicales négligées (MTN), à former des distributeurs communautaires de médicaments, à distribuer des médicaments de lutte contre la maladie et à suivre et évaluer la performance et l’impact des programmes. OPC travaille également avec les parties prenantes locales pour sensibiliser les communautés à l’hygiène, et plaide pour l’amélioration de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement des habitations individuelles et des espaces communs pour limiter le risque d’exposition aux MTN.
Grâce aux programmes de l’OPC, des millions de personnes – en particulier celles qui vivent dans les communautés les plus souvent négligées – ont accès à des chirurgies de restauration de la vue et reçoivent les traitements dont elles ont besoin pour empêcher la propagation des maladies tropicales négligées (MTN).
Définition des cinq maladies tropicales négligées (MTN) prioritaires de l’OPC
- Trachome. Le trachome est une maladie douloureuse causée par une infection bactérienne de l’œil. La bactérie Chlamydia trachomatis se trouve couramment dans les communautés pauvres qui n’ont pas d’assainissement adéquat et ont un accès limité à de l’eau propre. Elle se transmet par contact avec les sécrétions oculaires et nasales des personnes infectées et se propage facilement via les mains ou les vêtements d’une personne infectée ou même les mouches. Les enfants sont particulièrement à risque, car ils passent le plus de temps à l’extérieur. Si le trachome n’est pas traité, l’infection scarifie la paupière ce qui a pour effet de tourner les cils vers l’intérieur. Ils frottent la surface de l’œil, provoquant une gêne, une douleur et des lésions permanentes de la cornée, ce qui conduit à une cécité irréversible. La stratégie recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre le trachome est la stratégie SAFE (chirurgie, antibiotiques, lavage du visage et changement environnemental), qui consiste en plusieurs interventions conçues pour réduire la transmission, traiter les infections et corriger les séquelles de la maladie.
- Onchocercose. L’onchocercose (cécité des rivières) est une maladie parasitaire endémique dans 30 pays africains. La maladie est causée par un ver qui se transmet par les piqûres de mouches noires infectées. Les mouches noires sont le vecteur qui transmet le ver parasite d’homme à homme. Une fois transféré dans le corps humain, le ver adulte femelle produit des milliers de vers bébés (microfilaires) par jour dans le corps humain. Ces microfilaires se déplacent à travers la peau et les yeux, provoquant des lésions telles que des éruptions cutanées, des lésions, des démangeaisons, une dépigmentation cutanée et dans les cas les plus graves, une cécité permanente. La stratégie recommandée par l’OMS pour lutter contre l’onchocercose est la distribution massive de médicaments.
- Filariose lymphatique. La filariose lymphatique, également connue sous le nom d’éléphantiasis, est une maladie transmise par les moustiques, et qui est causée par des vers parasites (ascaris). Le ver adulte ne vit que dans le système lymphatique adulte, qui supervise l’équilibre des fluides corporels et combat les infections. L’infection est transmise aux humains par les piqûres de moustiques. Une infection à long terme par la filariose lymphatique conduit à un élargissement douloureux et défigurant des bras, des jambes et des parties génitales de personnes de tous âges. La filariose lymphatique est une maladie physique et psychologique qui a un impact économique important. Sur le milliard de personnes exposées au risque d’infection dans le monde, un tiers vit en Afrique ; plus de 120 millions de personnes sont infectées et 40 millions vivent en Afrique. La stratégie recommandée par l’OMS pour lutter contre la filariose lymphatique est la distribution massive de médicaments dans les zones d’endémie.
- Schistosomiase. La schistosomiase, également connue sous le nom de fièvre de l’escargot ou bilharziose, est une maladie parasitaire qui se développe lorsque des personnes sont en contact avec de l’eau contaminée par des escargots porteurs du parasite. Le parasite pénètre dans le corps, colonise les vaisseaux sanguins et se coince parfois dans les tissus corporels, ce qui provoque des réactions immunitaires et des dommages progressifs aux organes. La transmission se fait par des sources d’eau douce contaminées. Les personnes les plus à risque sont celles en contact permanent avec l’eau (pêcheurs, riziculteurs, enfants). Les enfants en particulier peuvent souffrir d’une mauvaise croissance, de malnutrition et d’un développement cognitif altéré. Les effets à long terme comprennent les maladies chroniques irréversibles telles que la cicatrisation du foie, le cancer de la vessie et l’insuffisance rénale. La stratégie recommandée par l’OMS pour l’élimination de la maladie est la distribution massive de médicaments dans les zones d’endémie.
- Helminthiases transmises par le sol. Les helminthiases transmises par le sol sont une infection causée par des vers ronds parasites. Les vers vivent dans les intestins humains et affectent la nutrition en altérant l’absorption des nutriments. Les symptômes comprennent des douleurs intestinales, de la malnutrition, une faiblesse, et une croissance et un développement physique altérés. Les enfants et les femmes en âge de procréer sont particulièrement exposés. Environ 24% de la population mondiale est infectée par des helminthes transmis par le sol. La stratégie recommandée par l’OMS pour lutter contre les helminthiases transmises par le sol consiste à contrôler la maladie en distribuant périodiquement des traitements médicamenteux aux populations vivant dans les zones d’endémie.
L’impact de l’OPC
L’OPC est fière d’avoir fourni plus de 48 millions de traitements pour ces cinq maladies tropicales négligées (MTN) en 10 ans. Rien qu’en 2019, l’OPC a :
- Opéré sur 6480 cas de complications du trachome
- Traité 1 928 576 enfants pour la schistosomiase et les helminthiases
- Traité 2555378 personnes pour l’onchocercose et filariose lymphatique
- Traité 3127108 personnes pour le trachome
En Mauritanie, une enquête nationale de surveillance a indiqué qu’une seule région nécessite une action pour la prise en charge de complications du trachome.
Au Tchad, les enquêtes d’impact montrent que 28 districts sanitaires ont atteint les seuils d’élimination du trachome en tant que problème de santé publique. 1 563 680 personnes, soit 95% de la population cible, ont reçu un traitement médical pour lutter contre l’onchocercose et la filariose lymphatique. En outre, 1 551 244 écoliers ont été traités pour la schistosomiase (85% de la population cible), et 377 332 écoliers ont reçu des médicaments contre les infections à helminthes transmises par le sol (88% de la population cible).
En République centrafricaine, l’OPC a traité 1 244 450 personnes contre le trachome.
Au Congo, 991 698 personnes ont reçu un traitement médical pour arrêter la transmission de l’onchocercose et de la filariose lymphatique (85% de la population ciblée).
A.H. est une grand-mère de la région du Guéra, au Tchad, que l’OPC a aidé à accéder à une chirurgie de complication du trachome :
« En plus de la douleur insupportable, ma vue déclinait et j’avais peur de devenir aveugle. Une équipe médicale est venue dans mon village, je n’ai pas eu à aller en ville ; j’ai subi une opération dans mon village. Merci à vous tous. Tout va bien maintenant, la douleur est partie et je peux m’occuper de mes petits-enfants ! »
Aidez l’OPC à avoir un impact encore plus grand en 2020 ! Soutenez la lutte de l’OPC contre les maladies tropicales négligées (MTN) en faisant un don dès aujourd’hui.